Pistes cyclables hors des trottoirs
La mobilité cyclable devient invasive. De nombreuses collectivités dans leur volonté d’afficher un réseau cyclable ont fait le choix, à la fois pour les réaliser à moindre frais mais aussi souvent pour ne pas entraver la circulation routière, de mettre les pistes cyclables sur les trottoirs.
Ce choix se traduit rapidement par des problèmes de cohabitation entre cyclistes et piétons, pour peu que le nombre de cyclistes empruntant ces pistes deviennent dominant. De surcroît, certains cyclistes deviennent exigeants envers le piétons qui marcherait sur ces pistes cyclables, la circulation des piétons y étantà prioiri interdite depuis une modification du Code de la route de 2011.
Pour nombre de piétons, pour peu qu’ils aient un handicap, le vélo roulant sur un trottoir est perçu comme un réel danger car il ne s’entend pas et peut rouler à vive à allure (plus de 15 km/h), notamment lorsqu’il s’agit de vélos à assistance électrique. Ce sentiment s’est aggravé avec l'apparition des engins de déplacement personnel motorisés autorisés depuis 2019 à emprunter les pistes cyclables. De surcroît, le tracé de la piste est souvent peu visible.
Face à cette situation, la question à se poser est celle de la légalité de la présence de pistes cyclabels sur les trottoirs. Elle mérite d’être posée, le trottoir étant dévolu aux piétons.La piste cyclable au sens du Code de la route est une chaussée et doit donc se distinguer du trottoir. La plupart des recommandations techniques propose la séparation physique entre pistes et trottoirs, la simple séparation par un marquage ne suffisant pas à matérialiser cette séparation. Plusieurs guides confirment ces dispositions. Le CEREMA recommande la configuration intermédiaire ainsi que le guide des aménagements cyclables de l'association Paris en Selle.
Pour que les choses soient uniformes sur tout le territoire, 60 millions de piétons demande l’interdiction de réaliser les pistes cyclables sur les trottoirs. Cette obligation s'impose sachant que les collectivités ne sont pas obligées de respecter les règles de l’art en matière de voirie, ce qui pose un vrai probalème par ailleurs pour la sécurité de tous les usagers.
Par ailleurs, un trottoir n'est pas une voie verte, au sens du Code de la route et ne peut donc pas être signalé comme tel. Dans le même ordre d'idée, un passage piéton ne peut être la continuité d'une piste cyclable dans une intersection.
Face aux aménagements cyclables souvent réalisés en dépit du bon sens et oubliant la présence des piétons, 60 millions de piétons demande également un audit de sécurité obligatoire de ces aménagements avant leur mise en service. Cette demande fait partie d'une des recommandations exprimées par le comité des experts du Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR)