La trottinette électrique, une dangereuse modernité à la demande de mobilité !
Pour autant, de nombreuses villes ont été séduites par ces engins
16 octobre 2019
En quelques mois, la trottinette a envahi le paysage de nos rues comme l’écureuil gris. Situation surprenante que cet engin qui n’était au départ qu’un aimable jouet d’enfant appelé patinette. La technologie des batteries a transformé ce jouet nécessitant la force motrice humaine, en un mode de locomotion totalement inactif.
Pour autant, de nombreuses villes ont été séduites par ces engins, parce qu’ils semblaient donner une certaine modernité à la ville, à l’affut de nouvelles mobilités a priori propres, et cela malgré que ces engins n’aient aucun droit de circuler dans l’espace public. Cette invasion a commencé par les trottoirs, probablement parce que, trottinettes et trottoirs ont la même racine étymologique. Rapidement, cette coexistence a tourné au conflit, ce qui n’est pas surprenant tant le différentiel de vitesse est grand entre un brave piéton moyen qui a du mal à marcher plus vite que 4 km/h et ces engins qui peuvent atteindre allégrement les 20 km/h, avec des accélérations instantanées conséquentes. Lancé déjà à 6 km/h qui est bien supérieur à la vitesse du pas, il faut déjà près de 4 mètres à une trottinette pour s’arrêter soit la longueur d’un passage piéton.
En conséquence, le risque d’être impliqué dans un accident avec une trottinette ne peut qu’inquiéter et devenir un problème de santé publique. Plus de 300 accidents corporels ont été enregistrés en 2018. Ce bilan est largement sous-estimé, les accidents n’étant pas systématiquement enregistrés dans la base de données des accidents. Il situe déjà ce risque comme largement supérieur à celui de la motocyclette considérée comme le mode de locomotion le plus dangereux.
Les utilisateurs de ces engins en sont les premières victimes, une fois sur deux gravement touchées à la tête et une fois sur trois ayant une fracture sévère des membres. Des urgentistes ont déjà sonné l’alerte, annonçant recevoir dans leur service deux à quatre victimes par jour.
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