Bien à pied pour bien vieillir


La mobilité piétonne encore oubliée d’une politique publique.

Le projet de loi «pour bâtir la société du bien vieillir» est en cours d'examen. Il vise à adapter la société au vieillissement de la population. Parmi les adaptations nécessaires, l’espace public devrait être concerné. Force est de constater qu'il est oublié.

Or, la qualité de cet espace est une condition nécessaire pour donner envie de marcher à nos séniors. La marche à pied est la garante de la préservation de leur autonomie. Elle contribue à leur bien-être physique et mental, elle entretient leurs liens sociaux. Force est également de constater que nos rues sont loin d'être accueillantes pour nos anciens, jusqu’à parfois les dissuader de sortir de chez eux mais aussi pour les plus de 7 millions de personnes qui vivent avec un handicap.

Deux craintes sont récurrentes :
1 - la peur d’être bousculé ou d’être heurté par un véhicule avec une forte appréhension pour les vélos et trottinettes imperceptibles et imprévisibles.
2 - la peur de tomber à cause de trottoirs présentant de multiples pièges.


Le baromètre des villes marchables confirme ce triste constat. La France, avec une note de 8,1 sur 20, ne prend vraiment pas soin de ses piétons et plus particulièrement des piétons âgés ou en situation de handicap. A ces peurs, il faut ajouter l’inconfort qu'ils subissent en l’absence d’abris, d’ombres, de sanitaires, de bancs, ...
Il est encore temps d’amender cette loi pour encourager nos anciens à davantage marcher dans l’espace public, pouvoir aller à la bibliothèque, acheter son pain ou simplement élargir leur horizon, en rendant le trottoir en bas de chez soi plus confortable et plus sécurisé.


Trois mesures législatives pourraient susciter une impulsion pour que les collectivités locales fassent de leurs territoires des lieux où il fait bon marcher :
1- Redonner vitalité à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, en pénalisant les communes n'ayant pas un Plan d’accessibilité de la voirie et de l’espace public (PAVE). Les communes devaient en être dotées dès 2009. En 2023, seules 40% ont un PAVE, le plus souvent obsolète et jamais vraiment mis en œuvre. La loi « bien vieillir » devrait imposer un nouveau cadre légal de ces PAVE et permettre de réactiver en priorité les commissions communales pour l’accessibilité sur le champ de la voirie.
2-La norme AFNOR « cheminement piéton » 98-350 est restée une norme expérimentale. Il faut la réactualiser et la rendre légalement opposable dans les marchés publics dans les meilleurs délais.
3-L’article L 228-2 du Code de l’environnement impose depuis 2019 qu’à l'occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, doivent être aménagés des itinéraires cyclables répondant à certaines exigences. La loi devrait également imposer, à cette occasion, des cheminements piétons conformes à la norme AFNOR, ce qui est loin d’être le cas. Les commissions d’accessibilité devraient avoir mission de vérifier l’existence de ces cheminements et leur conformité à la norme.

 

Telles sont les propositions de 60MdP qui vont être présentées aux députés et sénateurs qui examinent ce projet.

Lire l'intégral du Communiqué de presse

 

Rédaction : 4 décembre 2023

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