Aucune amélioration pour la sécurité des piétons
C'est l'enseignement du bilan de l’accidentalité 2023. 440 piétons ont été tués. Certes, c’est 48 de moins qu’en 2022 mais c’est plus d’un piéton par jour qui tombe sous les roues d’un véhicule . Ce sont 50 piétons blessés par un véhicule chaque jour dont 5 garderont des séquelles à vie.
Les années passent mais aucune amélioration significative en vue en l’absence d’une véritable politique de sécurité routière en faveur des piétons.
La vitesse des usagers reste un facteur déterminant dans la gravité des blessures des piétons. Un grand nombre de ville a adopté le 30 km/h sur leur réseau se traduisant par une baisse de l'accidentalité piétonne. Difficile alors de comprendre pourquoi cette mesure n’est pas encore généralisée sur tout le territoire.
Les piétons sont majoritairement accidentés lors de leur traversée, dans plus de la moitié des cas, sur un passage piéton. Certes, la réglementation a introduit en 2019 une ligne d’effet mais sans en donner un mode d’emploi pour un usage généralisé. Certes, les villes doivent supprimer le stationnement en amont des passages piétons avant 2026 mais rien n'a encore bougé et tout porte à croire que le délai de cette mise en conformité sera reporté aux calendes grecques.
Les piétons sont majoritairement heurtés par des voitures mais il s’ajoute depuis 2019 des accidents avec des mobilités que certains appellent « mobilités douces », circulant sur des aménagements mal sécurisés pour le piéton.
Les personnes de plus de 75 ans représentent 40% de la mortalité piétonne pour une part de la population de 9%. Dans bien des cas, ils sont piégés par une figurine verte trop courte car non conforme à la règle d’un mètre par seconde. Une récente étude a mis avant l’importance de réduire le temps d’attente du piéton pour traverser. Or, la plupart des boutons poussoirs sont désactivés grugeant les piétons !
Seconde catégorie de piétons la plus touchée par les accidents, les enfants. Près de la moitié des enfants blessés hospitalisés ou tués sont des piétons (46,9 %). L’apprentissage de la sécurité routière à l’école a pour objectif de former des conducteurs à deux puis à quatre roues mais pas celui de devenir un piéton averti. Une lacune de notre éducation routière.
Face à ce triste constat, le comité des experts du Conseil National de la Sécurité routière avait formulé dans un rapport produit en 2019 cinq recommandations :
1- créer un module de formation des conducteurs sur la sécurité des piétons
2- avoir une communication nationale pour sensibiliser tous les usagers à l’extrême vulnérabilité des piétons
3- réaliser un audit de sécurité routière préventif régulier de tous les passages piétons
4- renforcer la verbalisation des conducteurs ne respectant pas les piétons.
5- créer un observatoire de la mobilité des piétons.
Ce rapport est pour l’instant resté lettre morte malgré son signalement répété par nos soins à la « Sécurité Routière »