A propos d'un Code de la rue sur Paris
C'est toujours autour de l’usager le plus vulnérable, « le piéton» que doivent se décider les règles.
L’association ne peut que se réjouir de cet engagement de Madame la Maire de Paris.
Force est de constater que le développement accéléré du réseau cyclable qui s’est ajouté à la circulation automobile a considérablement désorienté les piétons, particulièrement les personnes âgées et les personnes présentant un handicap. Les témoignages que nous avons reçus lors de notre récente enquête auprès des parisiennes et parisiens à propos des trottinettes sont parfois glaçants. Beaucoup nous affirment avoir peur de marcher dans la rue.
Ce constat est confirmé par le résultat du premier baromètre des villes marchables, réalisé conjointement par la Fédération française de randonnée pédestre et l’association « rue de l’avenir ». Sur 200 villes classées, Paris arrive en 178ème positions avec une note de 8,6 (lire les résultats).
Il y a donc du travail pour que Paris, qui est une ville à dimension piétonne, devienne une ville une ville confortable, sécurisée pour les piétons, avec des rues et des boulevards praticables pour les personnes handicapées. La ville doit être pensée « piéton » en priorité alors qu’elle fut pensée pendant longtemps « voiture » et maintenant elle ne semble plus être pensée que « vélo », en reproduisant les mêmes erreurs. Le piéton n’est pas un véhicule et toutes autres mobilités n’ont rien de doux pour lui.
L’association suggère que la ville de Paris revisite, quartier par quartier, les règles de circulation qui contrarient et mettent en danger le piéton. Le Code de la rue, c’est le respect des règles de circulation édictées par le Code de la Route.
Pour être concret, c’est revisiter les carrefours à feux pour s’assurer que, pour les piétons, le temps d’attente pour avoir le droit de traverser ne soit pas exagérément long et son temps pour traverser pour le piéton ne soit pas trop court .
C’est aussi revisiter aussi les autorisations accordées généreusement aux cyclistes (et aux trottinettes) de ne pas respecter les feux rouges ou celle de remonter les pistes cyclables. Ces règles mal mises en œuvre déroute totalement les piétons qui ne comprennent pas ce qui leur arrivent.
C’est réaliser de vraies zones de rencontre où le piéton puisse marcher sur la chaussée comme le prévoit le Code de la Route ou des aires piétonnes où l’allure des véhicules est vraiment au pas.
Nous suggérons un audit de toutes ces situations où le piéton est mis en danger, qui pourraient être signalées via dansmaRue.
L’association suggère d’ailleurs, que chaque accident où un piéton est gravement blessé fasse l’objet d’une enquête d’analyse des facteurs de l’accident réalisée par des personnes formées aux questions de sécurité routière, pour proposer les solutions pour y remédier au plus vite.
Chaque année, plus de 1000 piétons sont victimes d’un accident avec un véhicule, avec faut-il le signaler, une augmentation plus inquiétante des accidents impliquant un vélo, cinq fois plus nombreux que ceux impliquant un trottinette. C’est pratiquement un par jour.
Il y a enfin urgence à faire connaître aux parisiens et parisiennes, mais pas seulement, aussi aux habitants de la région et aux touristes comment est organiser la circulation dans Paris. Il n’est pas évident, par exemple, pour un automobiliste de savoir que Paris est une ville 30, mesure qui va dans le bon sens pour une meilleure cohabitation entre tous les usages. C’est que nous appelons, le Code de bonne conduite.